Démarche artistique

                  Après une formation de scénographie à l’ENSAD et deux années à Paris en tant qu’assistante puis styliste de photographie, j’ai décidé en1999 de partir au Vietnam pour me former à la technique de la laque végétale… dont j’avais entendu parlé presque par hasard. Je ne suis jamais revenue vivre en France jusqu’à l’été 2022. Cette expatriation a été une joie et n’a jamais fini de m’inspirer.

               J’ai finalement choisi la laque végétale après quelques essais à la laque polyuréthane et aux vernis gras. Je la fais venir du Vietnam avec lequel j’ai gardé des liens forts à travers ces années. Je peins avec la sève du toxicodendron succedanea de la région de Phu Tho, et parfois avec celle du Gluta Usitata de Siem Reap au Cambodge.

               Début XXe, la création de l‘école des Beaux-Arts à Hanoi a permis une rencontre artistique Est-Ouest à travers la peinture laquée. Résistant à l’eau, à la chaleur, aux acides, elle était un médium de protection et de décoration depuis plus de 5000 ans. Mes choix artistiques découlent de cette histoire de la laque, un va et vient entre compositions sur panneaux de bois, sculptures et moulages de végétaux, expériences visuelles abstraites permises par la nature du médium.
 
               Mes collections VienSun, Back to Toronto, Ik noi nung,… sont des laques sur bois. J’y raconte mes lieux de vie, Toronto, Vientiane... Je parle du quotidien et de l’insignifiant en me plongeant parfois dans des détails comme un clou sur un poteau ou un centimètre carré d’une peau d’éléphant, d’une aille de papillon.
Je peins ma contemplation d’instants où la lumière magique des soleils levant ou couchant me fait chavirer.
Dans ma série des Feuilles (laque sur tissus), je recherche la légèreté et la simplicité en me débarrassant du poids du support. Elles sont des peintures abstraites déposées sur des moulages en tissus de feuilles du Laos.

                 Le prolongement de cette collection est un travail en cours de sculptures de végétaux en laque noire.
Pour moi, la laque végétale sublime la réalité, elle vaut tous les efforts, les gouttes de sueur (il fait chaud à Vientiane), les découragements, les heures, les jours, les mois de travail pour aboutir aux œuvres d’art que je façonne patiemment et passionnément.
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